Le Social Progress Index : nouvel outil pour mesurer la prospérité des nations

En 2013, Michael Porter, professeur à l’université Harvard, a créé le Social Progress Index (SPI) dans le but d’intégrer un aspect social à la mesure de la prospérité d’un pays. Alors que nos sociétés connaissent de profonds bouleversements sociaux, Michael Porter estime que la santé d’un pays ne peut plus être estimée uniquement en fonction de sa croissance, mais doit tenir compte également de facteurs sociaux et environnementaux. Après un premier test en 2013, ce nouvel indice a été appliqué à 133 pays (représentant 99% de la population mondiale).

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Le SPI est calculé en tenant compte de 52 facteurs sociaux et environnementaux, allant de la durabilité des écosystèmes, à la discrimination en passant par la santé. Ces facteurs sont divisés selon 3 axes principaux :

  1. Besoins de base : capacité d’une société à satisfaire les besoins tels que l’alimentation, l’hygiène, le logement, la sécurité, etc.
  2. Fondements du bien-être : capacité d’une société à donner accès aux citoyens à des services fondamentaux tels que l’éducation, l’information, la santé, etc.
  3. Opportunités: capacité d’une société à donner les moyens à ses citoyens de s’accomplir, notamment en promouvant le respect des droits individuels, la liberté d’agir, la tolérance, l’accès à l’éducation supérieure, etc.

Une nouvelle organisation, The Social Progress Imperative (SPI), a été créée afin de favoriser le développement du nouvel indice et de l’intégrer à la prise de décision – aussi bien dans les sphères publiques que dans les sphères privées. A titre d’exemple, la Commission Européenne envisage d’intégrer le SPI dans son processus de décision et des entreprises telles que Coca-Cola prévoient de mettre en place leur propre SPI afin de guider leurs investissements. Selon Michael Green, Directeur exécutif du SPI, le succès du Social Progress Index au sein des institutions et des entreprises est dû au fait qu’il ne s’oppose pas à la mesure traditionnelle du PIB mais vise à la compléter.

Le dernier rapport d’évaluation du SPI montre en effet que la croissance d’un pays, telle que mesurée par le PIB, ne prend pas en compte la qualité de vie de ses citoyens ni le progrès social. En effet, si les Etats-Unis et la Chine occupent les première et deuxième places du classement traditionnel du FMI fondé sur le PIB, ils arrivent respectivement en 16ème et 92ème positions avec le SPI. De même, la France occupe la 21ème place du SPI (vs. 6ème place pour le PIB). Ce sont les pays scandinaves qui se positionnent en tête du classement – la Norvège ayant l’indice le plus élevé.