Ces villages à l’avenir suspendu aux ponts de « Bridging the Gap Africa »

« Bridging the Gap Africa » est une association qui construit des ponts suspendus au Kenya pour désenclaver des villages en offrant une solution de passage sécurisé. En plus d’un impact immédiat pour l’intérêt général, ces ouvrages accélèrent les flux économiques et en favorisent de nouveaux, contribuant ainsi à endiguer l’exode rural.

L’agence Habitat des Nations Unies projette que la population africaine dépassera le seuil de 2 milliards d’êtres humains en 2040 – le continent sera alors plus peuplé que l’Europe, l’Amérique du Sud et l’Amérique du Nord réunies. Sur le continent, l’absence de perspectives économiques dans de nombreux villages, alimente chaque année l’exode rural et engorge les villes de bidonvilles. Dans ce contexte, l’agence des Nations Unies préconise de favoriser la distribution de la population sur tout le territoire.

Une des clés de voûte de cette transformation passe par le déploiement d’infrastructures de transport permettant une circulation sûre et rentable de personnes de marchandises et de services – des matériaux de construction, aux denrées alimentaires en passant par les médicaments.« Bridging the Gap Africa », une organisation à but non-lucratif active au Kenya, estime que sur les 10 dernières années, faute de ponts traversant les cours d’eau, plus de 6 000 personnes sont mortes noyées ou des suites d’attaques de crocodiles et d’hippopotames. Plus encore, des millions de personnes sont gênées chaque jour pour accéder aux écoles, aux cliniques, aux institutions et aux marchés ou toute autre activité économique, notamment lorsque les cours d’eau sont en crue.

« Bridging the Gap Africa », fondée par Harmon Parker, un américain ingénieur de formation, s’engage en construisant des ponts suspendus en milieu rural. A ce jour l’organisation a construit 55 ponts suspendus au Kenya, dont un pont de près de 112 mètres de long.

La construction de chaque pont est le fruit d’une collaboration entre les habitants de la communauté, l’organisation « Bridging the Gap Africa » et des donateurs internationaux. D’abord, « Bridging the Gap Africa » organise une campagne de financement, principalement à travers le crowdfunding ou des évènements de charité. Puis, cet argent finance les matériaux et l’équipement nécessaires à la construction du pont. Enfin, des locaux se portent volontaires pour assister à la construction du pont, sous la direction des ingénieurs de « Bridging the Gap Africa » qui ont conçu les plans en amont.

Lors d’une intervention TEDx, Harmon Parker a mis en avant l’impact social et économique de « Bridging the Gap Africa » en prenant pour exemple le tout premier pont que l’organisation a élevé au début des années 2000. Il a estimé qu’en 10 ans d’existence et pour un coût de seulement 4000$US, ce pont a permis 740 000 passages sûrs et dynamisé l’économie de tout un territoire.